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근대한국외교문서

강화도 점령을 위한 군사 활동 및 조선으로부터의 철수 보고

  • 발신자
    G. Roze
  • 수신자
    P. de Chasseloup-Laubat
  • 발송일
    1866년 11월 17일(음)(1866년 11월 17일)
  • 출전
    Roze I, pp. 95-102.
À bord de la Guerrière, Mouillage de l’Ile Boisée (Corée) le 17 novembre 1866
 Ainsi que j’ai eu l’honneur de l’écrire à V. Exc. le but que je m’étais proposé en débarquant à Kang-hoa, en détruisant cette place de guerre, la plus forte de la Corée, en bloquant rigoureusement la Rivière de Séoul, était de punir et d’humilier dans les limites des seuls moyens fournis par ma Division, un Gouvernement qui, dans la confiance de son impunité, avait osé faire massacrer nos missionnaires. Ce but est, à mes yeux, complètement atteint et bien que ce Gouvernement n’ait plus donné suite aux ouvertures qu’il m’avait adressé dès mon apparition, il n’en a pas moins ressenti profondément les effets du traitement sévère que je lui ai infligé. En prenant ainsi l’initiative d’une opération de guerre qui rentrait dans les prescriptions de mes devoirs, ma préoccupation la plus constante a été de n’engager en rien le gouvernement de l’Empereur. C’est ainsi que la campagne que je viens de faire en Corée a conservé son caractère essentiellement maritime ; elle a été accomplie avec les seules ressources de la Division Navale, avec ses compagnies de débarquement et sans coûter au budget le moindre surcroît de dépenses. J’ose espérer que ces résultats seront jugés favorablement et qu’ils mériteront la haute approbation de V. Exc.
 L’île de Kang-hoa, qui mesure 18 milles de longueur sur une largeur de 8 milles est d’une assez vaste étendue pour ne pouvoir être gardée et surveillée d’une manière complète par le personnel restant que j’avais pu réunir et dont le chiffre s’élevait à environ 400 bayonnettes depuis le départ du Laplace. Dans l’impossibilité de multiplier les points d’occupation qu’il m’eût été utile de conserver, j’ai dû m’attacher à nous retrancher aussi fortement que possible dans nos cantonnements et de rayonner au loin par l’envoi fréquent de quelques colonnes en reconnaissance. Cette mesure était d’autant plus nécessaire que les renseignements m’ont constamment fait défaut en Corée et que j’avais pu me convaincre combien ceux qui m’avaient été donnés, dès le principe, étaient erronés. Par cette raison, je n’ai jamais pu connaître ni l’esprit de la population ni ses sympathies, ses craintes ou ses espérances. Tous les villages des environs sont restés complètement déserts aussitôt après notre arrivée et les habitants qui fuyaient ainsi à notre approche paraissaient souvent éprouver des sentiments hostiles à notre égard. Je n’ai rien négligé cependant pour les ramener à nous, pour empêcher mes hommes de les molester, et pour attirer leur confiance ; je leur ai fait offrir maintes fois, de venir établir un marché aux portes de nos cantonnement en leur donnant l’assurance que tout ce qu’ils nous fourniraient leur serait scrupuleusement payé. Mais, soit par intimidation de leurs Mandarins, soit par un éloignement traditionnel contre les étrangers, ils sont restés constamment sourds à mon appel et c’est ainsi que nous sommes demeurés dans un isolement complet pendant notre séjour en Corée.
 J’appris pourtant quelques jours après notre arrivée, par un chrétien, venu de Séoul, que l’apparition de nos bâtiments avait produit une vive agitation dans la Capitale et que le Gouvernement avait décrété aussitôt des mesures de toute sorte pour nous combattre. Une armée de 30,000 hommes fut créée et organisée dès le premier moment, un appel fut adressé aux volontaires et un millier y répondirent, des jonques devaient être armées en guerre pour venir attaquer nos bâtiments. La confection de brûlots fut ordonnée, enfin une colonne de 2 à 3 mille hommes dû se réunir dans l’île de Sonto, vis à vis la côte Ouest de Kang-hoa avec la mission d’y opérer une descente et marcher contre nous. Je ne sais si toutes ces mesures furent conçues et mises à exécution, mais elles n’avaient rien de surprenant et ce fut une raison pour moi de penser à nous établir plus fortement encore dans nos cantonnements. Cependant, je laissai la compagnie de la Guerrière sous le commandement de Mr= d’Osery, dans la ville de Kang-hoa, où elle occupa les logements officiels du gouvernement parmi lesquels se trouve le palais du Roi, inoccupé depuis longtemps, fort jolie résidence que le souverain s’était réservé à côté du Yamoun du premier mandarin de l’île. Ce poste était à 3 kilomètres de nos positions.
 La côte vis à vis celle que nous occupions et qui, dans cette partie en est séparée par une distance de 500 mètres, avait été quelquefois explorée par de faibles détachements de nos marins qui, dans les premiers temps, n’y avaient jamais aperçu un soldat ennemi. C’est là que la porte de Séoul est construite ; elle domine la tête du chemin qui, en suivant la rivière douce et dans quelques-unes de ses sinuosités, conduit jusqu’à la Capitale. Une porte semblable que nous avions vue dans notre première exploration termine la route sur la rive près de Séoul. Ces portes sont de structure assez monumentale, de forme ogivale et surmontées d’une toiture en pagode chinoise. Celle vis à vis de Kang-hoa est entourée de plusieurs maisons dont quelques unes font partie du Domaine du gouvernement et les autres appartiennent à la population. Nos détachements y avaient abordé plusieurs fois et y avaient rencontré, comme ailleurs, une absence complète d’habitants.
 Le 26 octobre vers 7 heures ½ du matin, deux pelotons sous le commandement de Mr= le Lieutenant de Veau de Thouars furent envoyés pour examiner, comme par le passé, les environs de la plage opposée. Nos hommes étaient massés dans la chaloupe de la Guerrière, remorquée par le Canot à vapeur. Ces embarcations étaient sur le point d’accoster au môle, quand une décharge de mousqueterie fut envoyée à la distance de 15 à 20 mètres par des soldats coréens cachés derrière les maisons et les murailles. Bien que ne s’attendant pas à cet accueil, nos hommes ripostèrent aussitôt par un feu très vif de leur carabines et sautèrent immédiatement à terre pour se précipiter sur les ennemis. Mr= Chatel, aspirant de 1e classe, fut le premier à leur tête ; en détournant l’arme d’un soldat coréen, qui tirait sur lui, il fut blessé légèrement à la main, mais il put décharger son revolver sur ce soldat qui fut en même temps transpercé par la bayonnette de l’un de nos hommes. Les ennemis furent poursuivis à outrance. Je m’empressai d’accourir sur le lieu du combat, mais déjà nous étions maîtres de la place quand j’arrivai à terre et les Coréens dispersés fuyaient au loin sur le haut des montagnes qui dominent la rive. Ils avaient laissé un grand nombre de leurs morts sur les routes avoisinant. Malheureusement, cette affaire qui fait tant d’honneur au courage de nos marins, nous a coûté 3 hommes tué dans la chaloupe et 2 blessés. Dans cet engagement Mr= l’aspirant Chatel, s’est particulièrement distingué en s’élançant le premier sur l’ennemi : aussi ai-je l’honneur de solliciter auprès de V. Exc. la croix de la Légion d’honneur pour ce jeune officier qui s’est toujours fait remarquer par ses bons services et qui, dans cette dernière circonstance, a reçu une blessure en déployant la valeur.
 Après 3 heures de courses dans les environs qui furent ainsi fouillés de tous côtés, je fis rallier mes hommes qui se rembarquèrent pour rejoindre leurs cantonnements.
 Les Coréens que nous venions de culbuter formaient l’avant garde d’un rassemblement de troupes arrivées la veille de Séoul et qui, avait-on dit au Père Ridel, s’élevait au nombre de 2 à 3 mille hommes. Ces troupes avaient formé un camp près de la ville de Dondinn située à quelques kilomètres de la rive opposée et nous étaient cachés par des élévations de terrain. Souvent des groupes vinrent se montrer à nous sur les pentes des collines vu sur les hauteurs ; mais quand ils s’approchaient à distance, un obus envoyé à propos et quelquefois plusieurs coups de nos carabines les dispersaient aussitôt.
 Ainsi que je l’ai déjà fait remarquer à V. Exc. le défaut de renseignements exacts ainsi que l’absence à peu près complète d’interprètes ont été pour moi la source de grandes difficultés. Aussi ayant accompli avec tout le succès désirable le coup de main que j’avais projeté sur Kang-hoa, après avoir bloqué rigoureusement Séoul précisément au moment où les Jonques chargées de riz arrivent des provinces du Sud pour alimenter la Capitale et avoir causé par ce fait un grand préjudice au gouvernement qui, dans ce pays, s’est institué le fermier général de presque toutes les productions, ressentant déjà les approches de l’hiver par des gelées et des coups de vent, désirant d’ailleurs ne pas m’absorber en Corée au détriment de mes autres obligations, j’avais formé le projet d’évacuer au premier jour l’île de Kang-hoa où aucun nouvel intérêt ne pouvait me retenir. Sur ces entrefaites, j’avais appris par les capitaines des canonnières que des renforts de troupes coréennes se trouvaient répandus autour de nos côtés et que leur nombre augmentait journellement. Bien que je n’eusse nullement à les redouter, je pouvais penser qu’elles pourraient me gêner au moment de l’évacuation, opération si difficile quand il s’agit d’un rembarquement en pays ennemi. Un corps nombreux, dont je n’ai pas su le chiffre exact, venait de débarquer sur l’Ile de Kang-hoa à l’un des points qui, par son éloignement, pouvait échapper à notre surveillance. Cette île qui a une grande étendue de côtes est en communication très facile et très rapprochée avec la terre ferme sur tous les points de son littoral. Ce qui permettait à un corps de troupes de débarquer à notre insu et sans que nous ayons la possibilité de nous y opposer. Le père Ridel sut d’une manière très vague que le rassemblement de soldats qui venait de passer sur l’île devait occuper une pagode à quelques kilomètres de nos cantonnements. Informé de ce fait, je donnai l’ordre au Commandant Olivier de prendre 4 pelotons, ce qui composait un effectif de 150 hommes et d’aller reconnaître la position exacte de cette pagode. En général les pagodes que nous avions vues autour de nous étaient entourées d’une faible muraille construite plutôt dans la pensée de servir au prestige de ces établissements religieux que dans l’intention d’en faire des réduits fortifiés. Il y avait lieu de croire qu’il en était de même pour celle qui nous était indiquée et dont nous avions ignoré l’existence. Le commandant Olivier fit 18 kilomètres de marche avant d’y arriver, ce qui était déjà une distance bien éloignée de nos cantonnements, devait surtout rentrer le soir même. Cette obligation de rentrer avant la nuit était indispensable pour ne pas dégarnir notre position sur la plage qui était restée sous la garde de 2 pelotons seulement, environ 70 hommes. Le Commandant Olivier trouva que la pagode qu’il venait reconnaître était située dans une position excessivement fortifiée et qu’elle était entourée de hautes et épaisses murailles bâties sur des crêtes de collines très abruptes qui la défendaient de toutes parts. N’entendant aucun bruit qui put lui révéler la présence d’un corps d’occupation et n’apercevant personne sur ces remparts, il s’en approcha avec précaution cependant à une distance de 300 à 400 mètres et envoya un détachement pour la reconnaître de plus près. Il s’apprêtait même à y pénétrer quand tout à coup un feu excessivement violent fut ouvert contre cette petite troupe ; cette première décharge à si courte distance, atteignit plusieurs de nos hommes qui furent plus ou moins blessés. Le commandant Olivier fit aussitôt marche en avant et l’engagement devint alors très vif, mais notre détachement, malgré toute son ardeur et son élan valeureux, fut obligé de faire quelques pas en arrière et de s’abriter derrière des replis de terrain pour tirer sur des ennemis qui restaient parfaitement retranchés derrière les remparts. Il eût fallu une artillerie de siège pour réduire cette position qui, aux yeux des officiers les plus compétents présents à cette action, était inexpugnable avec les moyens dont nous disposions. Les obusiers de 4 que nous possédions eussent été impuissants contre de semblables murailles et, d’ailleurs, nous n’avions pas de bêtes de somme pour les y porter. La veille encore nous avions essayé de charger une de ces pièces de 4 sur des boeufs mais ceux-ci tous très petits et très faibles avaient plié sous le fardeau et n’avaient pu servir à cet usage pour un aussi long trajet. Le commandant Olivier n’avait donc emmené avec lui que de la mousqueterie. Après quelques minutes d’un engagement aussi inégal, 29 de nos hommes étaient déjà blessés. C’était beaucoup pour un effectif aussi peu nombreux. Une seul fois l’ennemi fit un semblant de sortie mais elle lui coûta cher, et il se hâta de rentrer dans ses retranchements. Le Commandant Olivier prit une position à environ 1,000 mètres de la place ; tout en continuant le feu sur les Coréens, il fit travailler aux moyens de transporter pour les blessés. Après une heure environ consacrée à ce soin, il prit la route du retour et arriva le soir dans nos cantonnements en ordre parfait, après avoir fait 36 kilomètres dans la journée, sa petite troupe toujours prête à combattre et ramenant avec les blessés les armes de ces derniers dont pas une ne fut égarée ; personne des nôtres n’avait été tué. La contenance de nos hommes avait certainement assez intimidé l’ennemi pour l’empêcher de faire un retour offensif et le dissuader d’inquiéter leur marche. Dans cette affaire, dont le but n’était qu’une simple reconnaissance et qui, par l’entraînement naturel des circonstances, est devenue un combat, chacun des nôtres a fait noblement son devoir et s’est vaillamment conduit. Les officiers ont donné, comme toujours, les premiers, l’exemple de l’ardeur et du courage à la tête de leurs hommes et 5 d’entre eux ont été blessés. En mettant sous les yeux de V. Exc. le rapport du commandant Olivier qui fait un si juste éloge de tout le personnel que j’avais placé sous ses ordres, je dois vous signaler la belle conduite de cet officier supérieur qui a montré le sang froid et le courage habituel à son beau caractère. C’est avec un profond sentiment de justice, et je peux dire d’admiration, que j’ai l’honneur de vous recommander ceux qui se sont distingués entre tous et qui ont tant de titres à une récompense.
 Je citerai en première ligne Mr= le Lieutenant de vaisseau de Thouars, vaillant officier, homme de guerre, qui commande avec la plus grande distinction le détachement de Yokohama et dont les services ont été des plus utiles pendant notre expédition,
 Mr= Delassalle, enseigne de vaisseau qui a déployé une grande valeur dans l’attaque de la forteresse et qui a été très grièvement blessé en s’élançant un des premiers sur les remparts,
 Mr= de Chabannes, enseigne de vaisseau, qui, plein d’entrain et de courage, a été blessé d’un coup de feu,
 Mr= Suenson, officier danois, dont j’avais déjà apprécié les services et qui a reçu une blessure grave en combattant parmi nous,
 Mr= La Guerre, lieutenant de vaisseau, officier énergique et résolu, commandant les compagnies du Primauguet,
 Mr= Chatel, aspirant de 1ère classe, dont j’ai déjà signalé la valeur dans l’attaque du 26 octobre et qui s’est encore distingué dans cette dernière circonstance par son courage et son élan,
 Le nommé Nédellec, matelot du Primauguet qui, voyant Mr= de Chabannes blessés l’a pris dans ses bras sous le feu violent de l’ennemi et qui, blessé à son tour d’un coup de feu dans le bras, a continué à le porter avec un héroïque dévouement. Comme le dit le Commandant Olivier dans son rapport, il faudrait citer tous les noms car chacun s’est montré homme de coeur.
 Malgré mon immense désir de retourner moi-même à cette place forte, je n’ai pu donner suite à ce projet dont l’exécution n’était certainement pas possible ; j’aurais voulu attirer l’ennemi en rase campagne, bien sûr que dans ces conditions il n’eût pas résisté à notre attaque, mais j’avais l’assurance de ne l’y jamais décider jusqu’au jour où son nombre eu fait toute sa force. Cependant, je dois ajouter que le peuple coréen que l’on m’avait dépeint, dès le principe, comme une nation timide, craintive et tout à fait étrangère au métier des armes, n’est pas aussi méprisable qu’on avait voulu le dire ; je les crois, au contraire, susceptible de sentiments guerriers et bien supérieurs à beaucoup d’égards aux races voisines de l’extrême Orient. L’immense quantité d’armes, de munitions de toutes sortes, le soin avec lequel tous ces articles de guerre étaient conservés, prouvent suffisamment que l’esprit national a des tendances militaires. Les Coréens sont un peuple de montagnards ; ils en ont l’agilité et supportent sans fatigues les longues marches ; ils doivent avoir surtout une grande aptitude à la guerre de partisans. Mais dans ce pays, pour les hommes comme pour toutes choses, il nous a fallu cheminer toujours à la découverte et apprendre par nous mêmes ce que nous ne pouvions savoir par renseignements. Quoiqu’il en soit, en venant en Corée par une initiative que justifiait la nature de mes devoirs, je tenais à ne pas me laisser entraîner au delà du but que je voulais atteindre et surtout à ne pas engager le Gouvernement de l’Empereur dans une entreprise qui eût pu contrarier ses intentions et ses projets. Le but que je m’étais proposé était atteint depuis le jour où j’avais frappé dans Kang-hoa le Gouvernement Coréen, et où je lui avais montré que nous avions trouvé la route qui conduit au coeur de son pays. Cette route pourra être suivie quand le moment sera jugé opportun par le Gouvernement de l’Empereur, car la Corée n’est plus désormais une terre inconnue.
 L’Ile de Kang-hoa, ainsi que je l’ai dit déjà, est entourée, dans sa plus grande étendue, par les rives de la terre ferme et elle n’en est séparée que par une très courte distance. Le canal qui est appelé Rivière Salée est formé d’un côté par les rives de cette île et de l’autre par une multitude de petits îlots très voisins et, dans certains endroits, par le continent lui même. Ce canal a 18 milles de longueur. Vers le milieu se trouve un coude très aigu qui rend le passage fort difficile ; à marée basse, il est complètement impraticable. Le courant y est toujours très rapide et renverse instantanément d’une marée à l’autre. Lorsque la marée est basse, le courant, par suite d’un dénivellement dans le fond, devient un torrent ; une embarcation même peut y courir de grands dangers. Dans presque tout leur parcours les deux rives, celle de Kang-hoa et de la terre ferme, n’y sont séparées que par une distance de 400 à 600 mètres. Pendant la nuit et sur bien des points pendant le jour, l’ennemi pouvait communiquer d’une rive à l’autre sans être vu par nous. Pour l’en empêcher, il nous eût fallu occuper les deux bords ainsi que la multitude de forts ou fortins qui les défendent. C’est ce qui sera indispensable de faire si plus tard, une expédition venait en Corée. Nous nous sommes donc trouvés au nord de Kang-hoa, séparés de nos bâtiments, par un canal d’environ 20 milles de longueur dont les bords restaient à la disposition presque entière de l’ennemi du moment où il avait pris la résolution d’y accumuler ses forces. Du côté de Kang-hoa les forts avaient été tous désarmés par nous, mais dès que nous les avions abandonnés, les Coréens venait les occuper de nouveau, quitter à s’éloigner quand nous y revenions pour y retourner ensuite. Bien que nous eussions également détruit toutes les Jonques que nous avions aperçues dans le canal, il pouvait en venir d’autres par des [____] qui nous étaient cachés.
 Cependant, ma préoccupation n’était certainement pas dans le nombre des ennemis qui pouvaient débarquer dans l’île, ni dans la quantité de Canons qu’ils avaient apportés sur les rives opposées et qu’ils avaient répandus sur toute sa longueur, je pensais bien plus tôt à la facilité qu’ils pouvaient avoir de fermer le passage par des Jonques coulées qu’ils auraient chargées de pierre et aux conséquences que pourrait entraîner pour nous l’empêchement de communication avec l’île Boisée : en multipliant ces obstacles, ils auraient pu nous mettre dans l’impossibilité de les détruire et notre situation en eût été forte gênée. Ces considérations et surtout ma conviction d’avoir atteint le but qui m’avait conduit en Corée, durent m’inspirer la résolution de terminer mon excursion dans ce pays et de quitter Kang-hoa pour retourner sur nos bâtiments que j’avais laissés depuis un mois avec un personnel bien réduit. J’ai donc fait embarquer les Compagnies de débarquement sur les deux avisos et les deux canonnières et le 11, je revenais au mouillage de l’île Boisée, après avoir fait détruire complètement le palais du Roi et les Etablissements du Gouvernement. Je suis parti avec la satisfaction d’avoir rempli de tous points le programme que je m’étais tracé à l’avance et sans avoir engagé, en quoi que ce soit, le Gouvernement de l’Empereur.
 Au milieu de nos préoccupations de guerre, nous n’avons pas négligé ce qui pouvait intéresser particulièrement la Marine : nous avons poursuivi, sans interruptions nos travaux hydrographiques. Les cartes et les plans qui ont été levés, avec tout le soin désirable, resteront comme un document d’une extrême utilité et éclaireront, désormais, la navigation de ces parages restés inexplorés jusqu’ici. Ce travail, accompli avec persévérance et souvent non sans danger, fait honneur aux officiers qui en ont été chargés.
 Pour me résumer, Mr= le Ministre, l’apparition de nos bâtiments en Corée, l’occupation de l’île de Kang-hoa, la destruction de cette place de guerre, nos rencontres avec l’ennemi, sont autant de causes qui ne peuvent manquer de produit une profonde impression sur l’esprit des hommes de ce Gouvernement, et si la vengeance que méritait le massacre de nos missionnaires n’a pu être aussi complète qu’elle le sera un jour, la Corée a vu du moins pour la première fois, ses portes ouvertes aux étrangers ; elle a senti que notre bras pourra s’étendre sur elle quand la France le voudra et cette seule crainte sera de nature, j’en ai l’assurance, à prévenir le retour des forfaits dont elle s’est rendue coupable.
 Je suis, etc., ……
Signé : G. Roze

색인어
이름
Osery, Thouars, Chatel, Chatel, Ridel, Olivier, Olivier, Olivier, Olivier, Olivier, Olivier, Olivier, Thouars, Delassalle, Chabannes, Suenson, La Guerre, Chatel, Nédellec, Chabannes, Olivier, G. Roze
지명
Ile Boisée, Corée, Kang-hoa, Corée, Séoul, Corée, île de Kang-hoa, Corée, Corée, Séoul, île de Sonto, Kang-hoa, Kang-hoa, Séoul, Séoul, Kang-hoa, Séoul, Ridel, Kang-hoa, Séoul, Corée, île de Kang-hoa, Ile de Kang-hoa, Yokohama, Corée, Kang-hoa, Corée, Ile de Kang-hoa, Kang-hoa, Corée, Kang-hoa, Kang-hoa, île Boisée, Corée, Kang-hoa, île Boisée, Corée, île de Kang-hoa, Corée, France
관서
le Gouvernement Coréen
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강화도 점령을 위한 군사 활동 및 조선으로부터의 철수 보고 자료번호 : gk.d_0002_0770