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근대한국외교문서

전등사(傳燈寺) 전투 경과 보고

  • 발신자
    Olivier
  • 수신자
    G. Roze
  • 발송일
    1866년 11월 10일(음)(1866년 11월 10일)
  • 출전
    Documents, pp. 342-5.
Île de Kang-hoa, le 10 Novembre, 1866
Amiral,
 J’ai l’honneur de vous rendre compte de la reconnaissance que vous m’aviez chargé de faire dans la journée du 9 novembre. Je devais visiter la pagode de Tchiong-tung-sa situé à cinq lieues environ dans le S.S.O. de la ville de Kang-hoa, et aperçue par les marins de nos cannonières, dans une exploration qu’ils avaient faite la veille. Je suis parti à sept heures du matin, à la tête de quatre pelotons, deux de Yokohama, et deux du Primauguet. J’ai suivi un grand chemin, à travers des plaines de rizières et dans quelques gorges de collines boisées, dans un pays accidenté, le long de hautes montagnes dont la chaîne principale s’étend vers le S.O.
 J’ai questionné en vain, à l’aide du Père Ridel, les gens de la campagne. Les reseignements que vous avez cherché à vous procurer, Amiral, depuis le commencement de l’expédition ont été nuls ou trompeux et les reconnaissances que vous envoyez chaque jour dans toutes les directions, pour étudier le pays que nous occupons servent seules à nous le faire connaître.
 Après avoir fait 18 kilomètres, nous sommes arrivés vers onze heures au pied du massif montagneux de Tchiong-tung-sa ; c’est un amas de plusieurs collines rocailleuses, aux pentes les plus abruptes dominant la plaines de 80 à 100 mètres. Les différents sommets de ces collines laissent entr’eux une sorte de vallée en partie boisée, dont les deux flancs sont fortement inclinés du côté du S.E. Cette vallée, d’un kilomètre et demi ou deux kilomètres de tour, représente l’étendue de la place. On y distingue une pagode, divers magasins aux toits en tuile et une muraille intérieure la coupant en travers, de l’Est à l’Ouest, et la protégeant ainsi contre un envahissement. Les fortifications extérieures se composent, selon le système du pays, d’une muraille crénelée, toute en maçonnerie, épaisse de plus d’un mètre, haute d’environ trois mètres, très ancienne et ébranlée dans plusieurs endroits, suivant les crêtes d’une colline à l’autre. Cette muraille est renforcée à chaque angle saillant, c’est-à-dire à chaque sommet, d’un massif carré en maçonnerie de même hauteur, et forme une plate-forme pour l’artillerie, deux portes se trouvent placées vers le sud, aux angles rentrants de l’enceinte et à la partie la plus [_______].
 Aucun indice ne me faisait supposer la présence de l’ennemi. Cependant je voulus agir avec prudence. Je fis halte à quelques centaines de mètres de la porte du S.O. hors de la portée que je supposais aux armes coréennes, et j’envoyai deux petits détachements gravir les arêtes pour choisir un passage et reconnaître l’intérieur. Ils arrivent à quelques mètres des murs, lorsque tout à coup une grèle de projectiles tombe sur eux. Les remparts se garnissent instantanément de soldats coréens ayant à côté d’eux un approvisionnement de fusils chargés, pour continuer le feu sans interruption. En même temps une sortie nombreuse fait irruption par la porte. Nous accourons au secours de nos hommes et nous repoussons l’ennemi, qui, loin de nous attendre, se sauve dans ses retranchements, en laissant ses morts sur la route. Mais par tous les créneaux les balles et les biscaïens pleuvent sur nous avec une telle intensité, que c’eût été compromettre ma petite troupe de garder cette position et de combattre contre des hommes retranchés derrière des murailles, dans des conditions si inégales.
 Je profitai d’un repli de terrain qu’était à cinq cents mètres des points d’attaque, pour venir m’y établir et continuer la lutte avec plus d’avantage, par la justesse et la portée de nos armes. Nous recueillimes nos blessés au milieu du feu et nous les logeâmes provisoirement dans une petite case, non loin de nous.
 Le combat dura pendant une demi heure. Nos hommes visaient avec sang-froid, étaient pleins d’ardeur, exécutant promptement tous les ordres qu’ils recevaient. J’étais heureux de voir leur belle contenance.
 J’avais atteint un double but : recconnaître cette importante place et intimider sa garnison que nous pûmes estimer, d’après divers aperçus, s’élever à plus de douze cents hommes.
 Je devais revenir le soir. Nous n’avions pas de vivres pour le lendemain et nous étions à 18 kilomètres de nos cantonnements, ayant une trentaine de blessées à transporter. Il ne restait plus aux hommes que trois ou quatre paquets de cartouches qu’il fallait réserver pour le retour. Je fis faire l’appel, compter les armes, et quand je fus certain que je ne laissai rien entre l’ennemi et nous, j’envoyai d’abord les blessés derrière deux mamelons situés à mille mètres des forts, et je viens ensuite occuper ces deux mamelons. Là nous essayâmes avec succès quelques coups de nos carabines avec les meilleurs tireurs. Les Coréens faisaient feu de leur côté, mais sans nous atteindre.
 Je chargeai Mr. de Thouars de disposer avec sa division le transport des blessés. A une heure nous étions en marche. Je fis éclairer nos flancs et les défubler. Nous ne fûmes inquiétés nulle part. L’ennemi avait éprouvé de grandes pertes et appris qu’il ne pouvait se mesurer avec nous qu’à l’abri de ses murailles.
 Nous fîmes quelques courtes haltes, indispensables pour le soin de nos blessés, et vers six heures du soir, à l’entrée de la nuit, nous arrivâmes dans notre camp, où nous trouvâmes toutes les ressources d’ambulance dont nous avions besoin. Nos braves matelots avaient fait dans la journée près de 40 kilomètres soutenu un combat où ils s’étaient vaillament conduits, et porté pendant tous le retour ou des blessés ou deux carabines.
 Les Coréens ont dû se servir de cannons de divers calibres et de longues coulevrines à mêche portant jusqu’à 600 mètres. Leurs coups semblent avoir été dirigés de préférence sur nos officiers, qui étaient, il est vrai, au premier rang.
 Ils ont montré une certaine énergie et un instinct guerrier que je ne m’attendais pas à rencontrer chez eux, d’après les renseignements fournis par nos missionnaires. C’étaient sans doute les meilleurs troupes régulières qui avaient été expédiées de Séoul et qui avaient franchi la rivière par les nombreux passages, soustraits à notre surveillance, de l’île de Kang-hoa qui a plus de 45 milles de côtes, et qui dans presque tout son pourtour n’est séparée que par un espèce étroit du continent ou d’îles successives y conduisant Tchiong-tung-sa est placé forte de Kang-hoa, le chef de l’île qui est elle-même le poste militaire avancé de la Corée et qui renfermait un nombre considérable de magasins d’armes et de munitions que vous avez fait détruire. Il faudrait un siège en règle, avec au moins 500 hommes et une batterie d’artillerie de campagne, pour nous emparer de cette citadelle, et à la distance où elle est de Kang-hoa, nous serions obligés de l’évacuer aussitôt après.
 La présence d’un ennemi qui jusqu’ici ne s’était pas montré en nombre, exige de notre part un système de guerre à établir dans l’île, au lieu d’une simple occupation militaire parmi des populations que tous nos efforts ont inutilement appelées à nous. Les simples reconnaissances que nous avons faites jusqu’ici doivent devenir de véritables expéditions. Les signaux qui se multiplient jour et nuit sur toutes les hauteurs, les mouvements de troupes que nous apercevons en face et la désertion du pays par les habitants, prouvent assez que le gouvernement de Séoul ne veut traiter avec nous que dans sa capitale en présence de nos baïonnettes.
 Nous pouvons rester encore longtemps sur l’offensive, mais c’est à la condition de désarmer entièrement nos bâtiments, comme ils le sont en ce moment, à quinze milles de distance, ne pouvant communiquer avec eux qu’à certains moments de la marée, par un cours d’eau très étroit qu’on pourrait facilement couper.
 Je ne saurais assez vous dire, Amiral, combien j’ai été satisfait des 150 hommes que je commandais. Permettez-moi de vous citer Mr. de Thouars, officier d’une rare énergie, à qui je dois la prompte et intelligente organisation du convoi des blessés. M.M. Delasalle et Zuber, qui dans leur élan sont arrivés jusqu’aux remparts, le premier était grièvement blessé. Mr. Laguerre accourru au secours de Mr. Delasalle, Mr. de Chabannes, plein d’intrépidité, malgré sa blessure au genou. Le quartier-maître Nédellec, blessé au bras, pendant qu’il soutenait Mr. de Chabannes et qui n’a pas voulu l’abandonner. M. Suenson, officier danois, qui a deployé un beau courage et qui a été blessé à la jambe. M. Chatel animant sa compagnie avec beaucoup d’entrain.
 Je termine mon rapport. J’aurais trop de noms à vous donner, Amiral. J’aurais l’honneur de vous adresser les états de proposition que vous m’avez demandés, en faveur des officiers et marins qui se sont les plus particulièrement fait remarquer par leur bravoure, et que je vous prie instamment de recommander à la bienveillance du ministre. J’y joindrai la liste des blessés qui s’élève au nombre de 29 dont 5 officiers.
 Je suis …
Le Capitaine de vaisseau, Commandant Supérieur des Compagnies de débarquement,
Olivier

색인어
이름
Ridel, Thouars, Thouars, Delasalle, Zuber, Laguerre, Delasalle, Chabannes, Nédellec, Chabannes, Chatel, Olivier
지명
Île de Kang-hoa, Tchiong-tung-sa, Kang-hoa, Yokohama, Tchiong-tung-sa, Séoul, île de Kang-hoa, Tchiong-tung-sa, Kang-hoa, Corée, Kang-hoa
관서
le gouvernement de Séoul
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전등사(傳燈寺) 전투 경과 보고 자료번호 : gk.d_0002_0620