2명의 주교와 7명의 선교사 처형 보고 및 보복 건의
À Bord de la Guerrière, Tientsin, le 10 Juillet 1866
Monsieur le Ministre,
Au moment où j’arrive à Tientsin, en revenant de Pékin, je trouve un missionnaire français, le Père Ridel, qui vient d’y arriver lui-même et nous apporte de la Corée des nouvelles de la plus haute gravité. Deux évèques, sept prêtres-missionnaires et un grand nombre de chrétiens indigènes ont été massacrés par ordre du Roi de Corée. La persécution contre les chrétiens s’exerce avec la plus odieuse rigueur et deux Français missionnaires sont encore en ce moment poursuivis, et n’ont dû jusqu’ici leur salut qu’au dévouement de quelques uns de leur coreligionnaires. Le Pére Ridel a quitté la Corée sur une jonque du pays pour nous apporter la nouvelle de ces événements et il a abordé à Tchefou où il a laissé sa jonque coréenne et d’où il s’est rendu en toute hâte à Tientsin, par le courrier à vapeur dans la pensée de donner ces informations à Mr= le Chargé d’affaires de France à Pékin.
La jonque qui l’a condit à Tché-fou est montée par quelques chréstiens coréens qui possèdent, m’a-t-il dit, des connaissances nautiques sur des parages dont nous n’avons que des renseignements très incomplets et dont nous ne possédons aucune carte pouvant inspirer la moindre confiance.
Dans cette conjoncture, il me semble de toute necessité de ne pas laisser sans une réparation éclatante un attentat barbare dont nos compariotes ont été les victimes et dont la perpétration émane de la volonté royale. Mais avant de prendre un parti sur ce que je dois faire, j’ai besoin de connaitre, aussi exactement que possible, quels sont les moyens d’action que je peux employer, et c’est pourquoi je me rends immédiatement à Tchefou où j’emmène avec moi le Père Ridel et où, je trouverai les chrétiens Coréens qui sont restés sur la jonque et qui me renseigneront sur les abords d’une côte si peu fréquentée jusqu’ici. Dans tous les cas, je n’entreprendrai rien qui puisse compromettre la sécurité de nos bâtiments et le Gouvernement de l’Empereur.
Voici la liste des missionnaires massacrés ou plutôt exécutés, liste que je tiens de l’Abbé Ridel :
Au moment où j’arrive à Tientsin, en revenant de Pékin, je trouve un missionnaire français, le Père Ridel, qui vient d’y arriver lui-même et nous apporte de la Corée des nouvelles de la plus haute gravité. Deux évèques, sept prêtres-missionnaires et un grand nombre de chrétiens indigènes ont été massacrés par ordre du Roi de Corée. La persécution contre les chrétiens s’exerce avec la plus odieuse rigueur et deux Français missionnaires sont encore en ce moment poursuivis, et n’ont dû jusqu’ici leur salut qu’au dévouement de quelques uns de leur coreligionnaires. Le Pére Ridel a quitté la Corée sur une jonque du pays pour nous apporter la nouvelle de ces événements et il a abordé à Tchefou où il a laissé sa jonque coréenne et d’où il s’est rendu en toute hâte à Tientsin, par le courrier à vapeur dans la pensée de donner ces informations à Mr= le Chargé d’affaires de France à Pékin.
La jonque qui l’a condit à Tché-fou est montée par quelques chréstiens coréens qui possèdent, m’a-t-il dit, des connaissances nautiques sur des parages dont nous n’avons que des renseignements très incomplets et dont nous ne possédons aucune carte pouvant inspirer la moindre confiance.
Dans cette conjoncture, il me semble de toute necessité de ne pas laisser sans une réparation éclatante un attentat barbare dont nos compariotes ont été les victimes et dont la perpétration émane de la volonté royale. Mais avant de prendre un parti sur ce que je dois faire, j’ai besoin de connaitre, aussi exactement que possible, quels sont les moyens d’action que je peux employer, et c’est pourquoi je me rends immédiatement à Tchefou où j’emmène avec moi le Père Ridel et où, je trouverai les chrétiens Coréens qui sont restés sur la jonque et qui me renseigneront sur les abords d’une côte si peu fréquentée jusqu’ici. Dans tous les cas, je n’entreprendrai rien qui puisse compromettre la sécurité de nos bâtiments et le Gouvernement de l’Empereur.
Voici la liste des missionnaires massacrés ou plutôt exécutés, liste que je tiens de l’Abbé Ridel :
Monseingeur Berneux, évêque de Capse, vicaire apostolique de Corée ;
Mr= Petit Nicolas, missionnaire ;
Mr= Pourthié, missionnaire ;
Mr= De Bretennières, missionnaire ;
Mr= Dorie, missionnaire ;
Mr= Beaulieu, missionnaire ;
Mr= Daveluy, évêque d’Acône, coadjuteur de Monseigneur de Capse ;
Mr= Aumaître, missionnaire ;
Mr= Huin, missionnaire.
Mr= Petit Nicolas, missionnaire ;
Mr= Pourthié, missionnaire ;
Mr= De Bretennières, missionnaire ;
Mr= Dorie, missionnaire ;
Mr= Beaulieu, missionnaire ;
Mr= Daveluy, évêque d’Acône, coadjuteur de Monseigneur de Capse ;
Mr= Aumaître, missionnaire ;
Mr= Huin, missionnaire.
Les six premiers ont été exécutés à Séoul, Capitale de la Corée où ils habitaient.
Les trois autres ont été exécutés dans un bourgade, à environ 30 lieues dans le Sud de Séoul, et tous ont été condamnés par une sentence royale.
Jusqu’au mois de mars dernier le séjour de ces missionnaires avaient été à peu près toléré par le Gouvernement de la Corée qui les laissait remplir leur mission sans cependant leur accorder la moindre protection. Mais à cette époque, sans que j’en connaisse exactement la cause, le Gouvernement de la Corée conçut un redoublement d’ombrage contre les chrétiens et nos missionnaires furent accusés de chercher à ouvrir l’accès du pays aux étrangers, c’est du moins le prétexte qui fut donné à leur condamnation et la sentence du Roi fut exécuté avec un certain apparat, suivant le cérémonial réservé aux personnes nobles du pays frapées de la peine de mort.
Le Père Ridel qui n’a pas habité la capitale de la Corée et qui vivait dans une province du Sud n’a pas pu me donner des renseignements bien circonstanciés sur la cause de ces événements déplorables dont l’authenticité est cependant parfaitement établie. Je lui ai demandé, cependant, un rapport, non seulement sur les faits qu’il nous a déclarés, mais encore sur la constitution d’un pays qui est encore si ignoré des Européens et je m’empresserai de le communiquer à Votre Excellence.
En ce moment, le Roi qui règne est un jeune homme de 14 ans. Il est dirigé par quatre ministres qui se sont montrés les ennemis les plus acharnés des étrangers, et ce sont eux qui ont fait rendre la sentence contre nos missionnaires.
J’écris cette lettre très à la hâte pour profiter du courrier et avant d’avoir obtenu toutes les informations que je désire recueillir. Mais j’ai tenu à vous instruire le plutôt possible de ces événements dont je n’ai pu apprendre encore que la substance et qui auraient pu venir à votre connaissance par une autre source que la mienne. De Tchefou, j’aurai l’honneur de vous envoyer une dépêche plus détaillée.
Les trois autres ont été exécutés dans un bourgade, à environ 30 lieues dans le Sud de Séoul, et tous ont été condamnés par une sentence royale.
Jusqu’au mois de mars dernier le séjour de ces missionnaires avaient été à peu près toléré par le Gouvernement de la Corée qui les laissait remplir leur mission sans cependant leur accorder la moindre protection. Mais à cette époque, sans que j’en connaisse exactement la cause, le Gouvernement de la Corée conçut un redoublement d’ombrage contre les chrétiens et nos missionnaires furent accusés de chercher à ouvrir l’accès du pays aux étrangers, c’est du moins le prétexte qui fut donné à leur condamnation et la sentence du Roi fut exécuté avec un certain apparat, suivant le cérémonial réservé aux personnes nobles du pays frapées de la peine de mort.
Le Père Ridel qui n’a pas habité la capitale de la Corée et qui vivait dans une province du Sud n’a pas pu me donner des renseignements bien circonstanciés sur la cause de ces événements déplorables dont l’authenticité est cependant parfaitement établie. Je lui ai demandé, cependant, un rapport, non seulement sur les faits qu’il nous a déclarés, mais encore sur la constitution d’un pays qui est encore si ignoré des Européens et je m’empresserai de le communiquer à Votre Excellence.
En ce moment, le Roi qui règne est un jeune homme de 14 ans. Il est dirigé par quatre ministres qui se sont montrés les ennemis les plus acharnés des étrangers, et ce sont eux qui ont fait rendre la sentence contre nos missionnaires.
J’écris cette lettre très à la hâte pour profiter du courrier et avant d’avoir obtenu toutes les informations que je désire recueillir. Mais j’ai tenu à vous instruire le plutôt possible de ces événements dont je n’ai pu apprendre encore que la substance et qui auraient pu venir à votre connaissance par une autre source que la mienne. De Tchefou, j’aurai l’honneur de vous envoyer une dépêche plus détaillée.
Signé : Roze
색인어
- 이름
- Ridel, Ridel, Ridel, Berneux, Petit Nicolas, Pourthié, De Bretennières, Dorie, Beaulieu, Daveluy, Aumaître, Huin, Ridel, Roze
- 지명
- Tientsin, Tientsin, Pékin, Corée, Corée, Tchefou, Tientsin, Pékin, Tché-fou, Tchefou, Séoul, Corée, Séoul, Corée, Tchefou
- 관서
- le Gouvernement de la Corée, le Gouvernement de la Corée