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근대한국외교문서

조선 원정의 결과에 대한 평가 및 청조와의 교섭 훈령 요청

  • 발신자
    A. de Lallemand
  • 수신자
    Moustier
  • 발송일
    1867년 5월 27일(음)(1867년 5월 27일)
  • 수신일
    1867년 8월 8일(음)(1867년 8월 8일)
  • 출전
    Documents, pp. 385-404.
Péking (Sic), le 27 Mai 1867
Monsieur le Marquis,
 Ce n’est pas sans un peu d’embarras que je viens entretenir un moment Votre Excellence des événements de Corée, de l’expédition qui en a été la suite, des conséquences qu’elle a eues et de celles qu’elle aurait pu avoir, si elle eût été plus heureusement conduite. Mais ce que j’ai à en dire il me paraît nécessaire que Votre Excellence le sache afin de pouvoir juger, en parfaite connaissance de cause, s’il n’y a pas quelque chose à faire pour atteindre, en le définisant (Sic) mieux, le but qui a été manqué, l’année dernière. Je dis en parfaite connaissance de cause, car il me semble que les éléments nécessaires à un jugement mûr et définitif n’ont pas tous été mis sous les yeux de Votre Excellence ; ce qui m’autorise à en appeler du Gouvernement de l’Empereur mal ou imparfaitement instruit au Gouvernement de l’Empereur mieux informé.
 Je n’examinerai pas s’il eut été possible de fermer les yeux, même temporairement, sur le meurtre de neufs sujets de Sa Majesté, de neufs prêtres qui semblaient couverts de la protection de nos traités avec la Chine, mais j’ai dû me préoccuper, et sur ma route et à mon arrvée ici, de savoir en quoi notre entreprise sur la Corée et l’échec, si léger qu’il soit, qui l’avait terminée, avait pu modifier dans un sens ou dans l’autre, la situation en face de laquelle j’allais me trouver à Pékin. Je le devais d’autant plus que la correspondance de la Légation, pendant les années 1865 et 1866, telle que je l’avais lue à Paris, avant mon départ, était peu encourageante et révélait un état de choses qui semblait n’avoir plus rien à perdre.
 Je me suis donc attaché à savoir, auprès des personnes capables d’en juger sainement, tant parmi nos agents qu’en dehors d’eux, si notre échec en Corée et notre retraite avaient eu plus d’effet et de retentissement que la résolution même qui nous y avait conduits. En cas d’affirmative, ce serait le dernier trait d’une situation déjà mauvaise, dans le cas contraire, il y avait évidemment un parti à tirer de cette opinion répandue que la France n’était pas disposée à souffrir de sanglantes violations de ses traités et qu’elle accourait, même mal préparée, pour châtier les meurtriers.
 Les réponses, fort peu différentes, si ce n’est unanimes, que j’ai reçues, peuvent se résumer ainsi : on ne croit pas que la France puisse échouer en Corée, même avec des moyens d’action médiocres, du moment qu’elle agira résolument et avec la prévoyance nécessaire. On se persuadera difficilement, Chinois et Coréens, que la retraite de l’Amiral Roze soit le dernier mot de cette affaire et l’on craint un retour offensif de la France auquel il ne serait pas possible de résister. Mais cette crainte une fois dissipée, ferait place à un sentiment contraire et la position des Européens, celle de la France notamment, vis-à-vis de la Chine et dans tout l’extrême Orient, ne pourrait qu’en souffrir.
 Je tiens cette opinion pour vraie et fondée et, dès lors, je dois non seulement ne rien faire qui puisse dissiper les appréhensions salutaires qui subsistent encore, quant aux desseins ultérieurs de la France sur la Corée, mais encore les entretenir, s’il est possible, sans engager toutefois le Gouvernement de l’Empereur. Dans ce but, j’ai jugé qu’il y avait quelque parti à tirer de l’offre de médiation qui fut faite par le Prince Kong au Chargé d’affaires de l’Empereur par une communication du 16 Juillet dernier, renouvelée le 4 Novembre en termes plus pressants et qui fut rejetée par Mr. de Bellonet. Cette offre était inacceptable, il est vrai, dans les termes où elle était conçue ; mais ce n’était qu’un premier mot et, d’ailleurs, il n’est pas question de l’accepter. Je veux seulement en prendre texte pour donner à entendre que l’occasion se représentera, peut-être, pour le Gouvernement Chinois de renouveler cette offre et pour la Légation de la discuter. Je vais donc faire, d’ici à quelques jours et dès que le Prince Kong, malade en ce moment, sera sorti de sa retraite, une communication dans ce sens au Tsong-Ly-Yamoun, soit par écrit, soit par l’organe du premier interprète de la Légation. J’aurai soin de ne parler de notre retour en Corée que comme d’une chose purement éventuelle et hypothétique que je ne suis nullement chargé d’annoncer, mais je demanderai si, dans cette hypothèse, le Gouvernement chinois maintiendrait son offre de médiation, en ajoutant que je ne m’engagerais point à l’accepter dans les termes où elle a été offerte.
 Cette communication suffira, ce me semble, pour le but modeste, mais pratique, que j’ai défini plus haut et n’aura aucun inconvénient. Car, si le Gouvernement de l’Empereur ne veut décidement pas agir, les raisons de son inaction ne seront ni pires, ni meilleures, ni autrement appréciées qu’elles ne sont aujourd’hui et la situation restera la même. En attendant, je verrai venir le Gouvernement Chinois par sa réponse et lui donnerai quelque peu à penser pour quelque temps.
 Il est, d’ailleurs, certain, Monsieur le Marquis, qu’il ne nous offrirait une médiation acceptable et efficace que si une démonstration sérieuse, par exemple, la réunion, dans la rade de Chéfou, de tous les bâtiments de la station, sous les ordres de l’Amiral français, et les mouvements de ces bâtiments lui faisaient croire que nous nous apprêtons à agir vigoureusement contre la Corée. Ce n’est jamais que sous l’empire d’une contrainte morale analogue à la contrainte par corps et plus efficace que la Chine se décidera à nous accorder ce qu’elle nous doit et à payer sa dette aux nations de l’Europe.
 J’ai dit, en commençant, que le but que nous poursuivions en Corée aurait besoin d’être mieux et plus largement défini qu’il ne l’a été. Voici comment je le définis : ouverture, au moins, par deux ou trois de ses ports principaux, de cette contrée jusqu’à présent fermée et sur laquelle la Russie a jeté les yeux, j’en suis persuadé ; poursuite, par conséquent, d’un but plus général et plus étendu que ne le seraient de simples réparations pour les crimes commis contre nos missionnaires. Ces réparations deviendraient ainsi l’occasion ou le prétexte, fort légitime assurément, d’une entreprise d’une portée plus considérable et qui, en profitant aux autres nations, se ferait plus aisément accepter, si ce n’est de la Russie, peut-être, qui, d’ailleurs, n’aurait rien à y voir.
 Si Votre Excellence approuve ces vues et si elles lui paraissent dignes de l’attention du Gouvernement de l’Empereur, je vous prie instamment de m’autoriser à en poursuivre l’exécution. Je crois qu’on peut le faire à peu de frais et à peu de risques et j’accepte, en cas d’échec, le désaveu et le rappel comme peines de ma présomption. Mais j’ai l’ambition, je l’avoue, de rétablir notre crédit et nos affaires sur le pied où ils étaient, où ils auraient dû être, du moins, en 1861, après la seconde expédition de Chine, de le faire sans déclarer la guerre à la Chine et, peut-être, par l’intermédiaire même du Gouvernement Chinois agissant comme médiateur. Il ne me reste plus qu’à faire part à Votre Excellence des moyens d’action qui devraient être mis à ma disposition.
 Avant tout je réclamerais la faculté d’être présent à bord d’un des bâtiments de notre station et le droit d’être consulté par l’officier général chargé de la direction de l’expédition sans avoir la prétention de la diriger moi-même, mais en conservant la direction exclusive de la partie diplomatique de l’entreprise.
 Puis les forces de la station du Japon et de la Chine, sans augmentation aucune mais sans exception non plus, devraient concourir soit à l’expédition, le cas échéant, soit à la démonstration projetée. Elles se composent d’une frégate, de deux corvettes et de trois ou quatre bâtiments inférieurs, avisos et canonnières. Deux ou trois compagnies d’infanterie de marine prises à Saïgon et une demi-batterie d’obusiers à joindre à l’artillerie des bâtiments constitueraient une force suffisante pour l’action et pour le but que je propose.
 Que Votre Excellence veuille bien ne pas m’accuser de présomption, lorsque j’entre dans des détails qui semblent étrangers à ma compétence. J’ai recueilli auprès d’officiers qui ont pris part à l’expédition de l’automne dernier des renseignements précis et soumis à une discussion contradictoire et je connais aussi les causes de l’échec, peu important en lui-même, mais fâcheux, que nous avons éprouvé. Je suis donc en mesure de savoir ce que je dis.
 Un des fruits de cette campagne et du succès que j’ose me promettre, si Votre Excellence m’autorise à l’entreprendre, serait une facilité plus grande pour le renouvellement de notre traité dans de bonnes conditions et avec des clauses favorables. Toutefois, comme je ne pourrai recevoir la réponse de Votre Excellence avant le mois d’octobre et qu’il faudrait encore un peu de temps, dans le cas où elle serait affirmative pour réunir les moyens d’action nécessaires, ce n’est pas avant la fin de l’hiver prochain que je puis espérer l’exécution du plan que je viens de soumettre à Votre Excellence.
 L’arrivée de l’ambassade Coréenne qui vient, chaque année, à Pékin, vers la fin de Janvier, faire acte de déférence et de vassalité offrirait une occasion peut-être favorable de se servir de la médiation du Gouvernement Chinois, sinon l’on pourrait agir militairement dès le milieu de Mars.
Je suis avec respect,
Monsieur le Marquis,
De Votre Excellence
Le très humble et le très obéissant serviteur,
A. de Lallemand
Post-scriptum
 Réflexion faite, je prends le parti de ne faire aucune communication ni verbale, ni écrite. Je me bornerai dans mon premier entretien avec le Prince Kong à lui parler incidemment de la Corée, et de la médiation Chinoise comme d’une pure éventualité. Cela suffit et cela me paraît plus sûr. L.

색인어
이름
Roze, Prince Kong, Bellonet, Prince Kong, A. de Lallemand, Prince Kong
지명
Péking, Corée, Corée, Pékin, Paris, Corée, France, France, Corée, France, France, Chine, France, Corée, Corée, Chéfou, Corée, Chine, Chine, Chine, Saïgon, Corée
관서
le Gouvernement Chinois, Tsong-Ly-Yamoun, le Gouvernement chinois, Gouvernement Chinois, Gouvernement Chinois
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