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근대한국외교문서

강화도 점령, 조선 국왕의 서신 접수 및 회신 발송 보고

  • 발신자
    G. Roze
  • 수신자
    P. de Chasseloup-Laubat
  • 발송일
    1866년 10월 22일(음)(1866년 10월 22일)
  • 출전
    Documents, pp. 325-30; Roze I, p. 87-91.
À bord du Déroulède, Rade de Kang-hoa, le 22 octobre, 1866
Monsieur le Ministre,
 J’ai eu l’honneur dans un rapport spécial, en date de ce jour, d’entretenir V. Exc. des faits maritimes et militaires qui ont accompagné la prise de Kang-hoa. Il me reste maintenant à vous préciser la situation dans laquelle je me trouve au point de vue politique.
 Le Blocus de la rivière de Séoul qui, en arrêtant les nombreux convois de riz qui ont lieu à cette époque de l’année, menace d’affamer la Capitale et l’occupation de Kang-hoa, doivent avoir sérieusement frappé le Gouvernement Coréen. Ce peuple, si cruel et si fier, a vu tomber les barrières qui semblaient le séparer au reste du monde, et il est trop intelligent pour n’avoir pas compris toute la portée de notre apparition sur ces côtes.
 Les Mandarins de Kang-hoa avaient fui à notre approche et il est présumable qu’ils s’étaient rendus à Séoul pour rendre compte d’un événement aussi grave et si inattendu.
 Depuis mon arrivée j’avais fait de vains efforts pour me mettre en rapport avec le Gouvernement, quand le 19 au matin, on vit apparaître sur la rive gauche de la rivière un homme à cheval portant un pavillon blanc, le pavillon parlementaire. C’était un soldat de la milice royale qui m’apportait une lettre du Roi, dont vous trouverez ci-joint la traduction fidèle. Cette lettre qui, à l’instar de toutes les productions orientales, commence par des considérations générales et des espèces d’aphorismes philosophiques, ne contient, sans doute, rien de concluant. Mais elle semble empreinte, dans son esprit général, d’une certaine humilité. C’est l’oeuvre d’un homme qui, se sentant accusé, se justifie et se défend. Si l’on tient compte de l’orgueil des nations orientales, cette première ouverture faite spontanément et à une assez grande distance de nos canons, est un fait important qui atteste l’impression que nous avons produite et permet, peut-être, d’espérer une conclusion plus prompte qu’on ne devait attendre. J’y ai répondu immédiatement et j’attends une nouvelle communication qui ne fera connaître, sans doute, la suite donnée à mes légitimes demandes. Nous saurons bientôt, je l’espère, à quoi nous en tenir.
 Je ne pourrais marcher sur Séoul, ainsi que je l’ai déjà dit, avec le peu de forces dont je dispose et j’ai précédemment exposé à V. Exc. quels seraient les moyens qui me paraîtraient nécessaires pour effectuer une semblable entreprise. Aussi, ce que je désire maintenant c’est que le Gouvernement Coréen, comprenant bien ses intérêts, se rendre à mes injonctions et nous dispense d’aller plus loin. Si je parvenais à conclure un traité basé sur les immunités habituelles entre nations civilisées, le coup de main de Kang-hoa aurait rendu, sans coûter un homme, un signalant au commerce et à la civilisation.
 Quoi qu’il arrive, le but que je m’étais proposé est atteint : celui de punir le meurtre de nos missionnaires en détruisant la place la plus fortifiée du Royaume et en montrant à ce pays qu’il n’était pas invulnérable.
 La Corée est un pays extrêmement accidenté, ce n’est qu’une succession de plaines et de montagnes. Ces dernières sont généralement arides et peu boisées, mais les vallées sont d’une prodigieuse fertilité et cultivées avec un soin infini. Entre les mains d’un Gouvernement moins despotique, l’agriculture seule suffirait pour donner un tel pays la plus grande prospérité. On affirme, d’un autre côté, que ses richesses minéralogiques sont aussi nombreuses que variées : l’or, le cuivre, le fer s’y trouveraient en abondance. Sur ce dernier fait, je n’ai que des données vagues, mais quelques observations recueillies sur les lieux permettent de ne pas les considérer comme trop hasardées.
 Le climat y est d’une salubrité qui rappelle les points les plus renommés en Europe et, par certains exemples que j’ai vu de mes yeux, l’existence humaine y atteint une longévité très remarquable.
 En un mot, Monsieur le Ministre, le Royaume de Corée est un admirable pays pour lequel la nature a tout fait et que ses institutions ont seules arrêté dans son développement.
 V. Exc. sait que toutes les tentatives faites jusqu’ici pour y pénétrer avaient échoué. Mr= l’Amiral Guérin était venu jusque dans la baie du Prince Jérôme et, dernièrement, un navire de la Maison Jardines de Shang-haï, était allé un peu plus loin. Les uns et les autres avaient pu constater l’impossibilité de se mettre en relations avec les habitants qui, se fondant sur des ordres formels de leurs chefs, refusaient de fournir aucune provision. Plus récemment encore une goëlette de Commerce Américaine, le Général Schermann, ayant à son bord le Révérend Père Thomas, de l’Eglise Anglicane, qui m’avait été recommandé par Notre Chargé d’affaires à Pékin, a essayé cette difficile entreprise et il paraît que ce navire, arrêté dans une rivière, a été brulé et tout le monde mis à mort. C’est donc nous, Mr= le Ministre, qui avons forcé ce redoutable pays et qui en avons découvert la route. Nous pouvons dire, sans crainte, que la Corée est désormais ouverte car quelles que puissent être ses lois et ses prohibitions, il ne lui est plus possible d’échapper au mouvement contre lequel ses puissants voisins, la Chine et le Japon, ont vainement résisté. Tout l’honneur en reviendra à la France.
Signé : G. Roze
Lettre du Gouvernement de Séoul à l’Amiral Commandant en chef.
Ordre de transmettre cette lettre au maître des navires Européens.
 Quiconque renie la loi divine doit mourir, quiconque renie la loi de son pays mérite d’être décapité. Le ciel a créé les peuples pour qu’ils obéissent à la raison. Les royaumes sont séparés par des frontières et sauvegardés par des lois. À quoi faut-il obéir ? À la justice et sans restriction aucune. Tout homme qui la viole est indigne de pardon. D’où je conclue qu’il faut mettre à mort celui qui la renie, qu’il faut décapiter celui qui la viole.
 De tout temps les relations avec les voisins, les secours accordés aux voyageurs ont été de tradition ; dans notre Royaume, nous faisons preuve de plus de bienveillance, de plus d’amour encore. Souvent, en effet, il arrive que les navigateurs ignorant la position et le nom des pays abordent sur nos côtes. Les mandarins de nos villes reçoivent alors l’ordre de les recevoir avec bienveillance, mais leur demandent s’ils viennent dans de bonnes et pacifiques intentions, donnent des vivres à ceux qui ont faim, vêtissent ceux qui sont nus, soignent les malades. Il est même d’usage de donner le viatique aux mourants. Telle est la règle qui a toujours été mise en pratique dans notre Royaume sans avoir à souffrir aucune offense, aussi la Corée est-elle pour le monde entier le Royaume de la Justice et de la civilisation. Mais s’il se trouve des hommes qui viennent séduire nos sujets, pénétrent chez nous clandestinement, changent leur vêtements, étudient notre langue, corrompent notre peuple, bouleversent nos coutumes, l’antique loi du monde veut qu’ils soient mis à mort ; telle est la règle commune à tous les Royaumes, à tous les Empires. Pourquoi m’en voulez-vous donc de l’avoir toujours observée ? N’est-il pas suffisant que nous ne vous demandions pas compte du motif qui vous amène ici de lointains pays ? Vous, au contraire, vous occupez notre sol comme s’il était le vôtre et par ce seul fait, vous violez odieusement la raison.
 Quand dernièrement vos navires ont remonté le fleuve impérial, ils n’étaient qu’un ou deux, les hommes qui les montaient ne dépassaient pas le nombre de mille. Si nous avions voulu les détruire n’avions-nous pas des armes ? Mais par bonté à l’égard des voyageurs, nous n’avons souffert ni qu’on leur fit du tort, ni qu’on fit acte d’hostilité contr’eux. C’est ainsi qu’en franchissant nos frontières, ils prenaient ou recevaient selon leur volonté des boeufs et des poules, allant et venant en embarcation, ils étaient interrogés en termes pacifiques ; bien plus, on leur faisait des présences sans les inquiéter en aucune façon.
 Vous vous montrez donc ingrats envers moi tandis que je ne le suis pas envers vous. Cela ne vous suffit pas, vous aviez besoin de vous retirer ; votre rentrée est inconvenante maintenant vous bouleversez nos cités, vous tuez mon peuple, vous détruisez mes denrées et mes troupeaux. Jamais on ne vit d’une façon plus grave, violer et le ciel et les lois.
 Comme le Ciel poursuit de tels hommes de la haine, il convient de les mettre à mort lorsqu’on les prend ! Bien plus, on a dit que vous vouliez répandre votre religion dans mon Royaume. C’est un crime. Les livres différents ont leurs sentences propres qui présentent le vrai et le faux. Qu’importe-t-il que je suive ma Religion, vous la vôtre ?
 S’il est blâmable de renier ses ancêtres pourquoi venez-vous nous apprendre à abandonner les nôtres pour en adopter d’étrangers ? S’il ne fallait pas mettre à mort de tels hommes, mieux vaudrait nier le ciel !
 Je vous traite comme Yn et Tan traitèrent l’impie Ko-pû (Sic) et vous vous révoltez comme Ngiên Yeoù l’a fait contre Tcheou-Onen. Quoique je n’ose pas me comparer à ces Rois illustres, on ne saurait, je l’avoue, passer ma générosité sous silence.
 Vous paraissez ici maintenant avec une armée nombreuse comme si vous étiez les instruments de la Justice Céleste, venez à la cour, ayons des entrevues et nous déciderons s’il convient de réunir ou de renvoyer les troupes, de tenter la victoire ou la défaite. Ne fuyez pas, inclinez-vous et obéissez.
 La 5ème année du Règne de Tong-Tchy, la 9ème lune, le 11e jour.
 Dépêche de Siam, vice-Roi militaire du Royaume.
Réponse de l’Amiral au Gouvernement de Séoul.
 Je soussigné C. Amiral Commandant en chef les forces françaises fais savoir au Chef du Gouvernement de la Corée que, chargé par le Grand Souverain qui règne sur la France de protéger ses sujets dans l’extrême Orient, il vient demander réparation du meurtre des Missionnaires français qui ont été mis à mort dans le courant de cette année par ordre du Gouvernement.
 Les Missionnaires français étaient des hommes de paix et de vertu et nulle loi humaine ne pouvait excuser le crime odieux qui leur a arraché la vie.
 Il y a peu d’années, la Chine a été conquise par le Grand Empire de la France parce qu’il avait à venger un semblable forfait.
 Le C. Amiral Commandant en chef est disposé à recourir aux moyens de la plus extrême rigueur envers le Gouvernement de la Corée, si les satisfactions qu’il demande ne sont pas immédiatement accordées.
 Il exige :
 1° La punition sévère des trois Ministres qui ont pris la plus grande part au meurtre des missionnaires français.
 2° L’envoi auprès de lui d’un ambassadeur muni de pleins pouvoirs pour arrêter de concert les bases d’un traité ;
 Si le Gouvernement de la Corée est désireux d’éviter les malheurs qui menacent son pays, qu’il se rende aux injonctions ci-dessus.
 Si non, le Contre-Amiral Commandant en chef rend le Gouvernement de la Corée responsable de toutes les conséquences qui pourront résulter de la guerre.
Signé : G. Roze

색인어
이름
Guérin, G. Roze, G. Roze
지명
Kang-hoa, Kang-hoa, Séoul, Kang-hoa, Séoul, Séoul, Kang-hoa, Corée, Corée, la baie du Prince Jérôme, Pékin, Corée, Chine, Japon, Corée, Séoul, France, Chine
관서
le Gouvernement Coréen, le Gouvernement Coréen, Gouvernement de la Corée, le Gouvernement de la Corée, le Gouvernement de la Corée, le Gouvernement de la Corée
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